le ministre de la Santé du Royaume, Khalid Ait Taleb. C’est la première fois dans le monde qu’on organise une conférence sur la réduction des risques en santé, avec des politiques.
M. Khaled Ait Taleb, Ministre de la Santé et de la Protection sociale, est intervenu ce jeudi à Marrakech, dans le cadre de la première table ronde intitulée «Réduction des risques dans le domaine de la santé Défis et perspectives des systèmes de santé », qui s’est tenue dans le sillage de la première conférence africaine sur la réduction des risques en santé, pour rappeler tout le potentiel démographique et économique dont jouit le continent africain, mais aussi de souligner sa vulnérabilité face aux risques sanitaires et environnementaux, tout en mettant en avant le modèle marocain.
S’exprimant dans le cadre de cette conférence, Ait Taleb a fait référence à l’expérience marocaine en matière de gestion des risques sanitaires, tout en égrenant les différents défis et les perspectives du système de santé national. Il a également rappelé la grande biodiversité dont jouit le continent africain qui est considéré comme le deuxième poumon vert de la planète, et qui est classé cinquième au monde en matière de biodiversité, puisqu’il abrite une immense diversité d’espèces de mammifères, d’oiseaux et de plantes.
Tout au long de son intervention, le ministre a abordé plusieurs questions, parmi lesquelles les enjeux vitaux du développement durable et de l’éveil industriel et technologique, tout en revenant sur les insuffisances du multilatéralisme face à des maladies telles qu’Ébola, la pandémie CoViD-19…
« La mondialisation des risques sanitaires renvoie à la nécessité de développer une politique continentale, transnationale et concertée, en matière de sécurité sanitaire. L’avenir de l’Afrique est de la responsabilité exclusive des Africains », a-t-il déclaré, évoquant ainsi l’opportunité historique de consolider et de soutenir une vision Africaine commune autour des mutations profondes que connait aujourd’hui la gouvernance sanitaire mondiale. Il a en outre rappelé de quelle manière le Maroc a su judicieusement réagir, sous le commandement et le leadership effectifs de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, face à la pandémie à travers l’adoption notamment d’un processus décisionnel inclusif basé sur la promotion de la vie humaine et la protection des personnes vulnérables, en plus de la préservation de la sécurité et de la souveraineté sanitaire du pays, l’anticipation des risques, la réactivité, le choix d’une approche holistique multisectorielle intégrée, la complémentarité, la synergie de l’action publique, et enfin la transparence et l’écoute permanente.
Aujourd’hui, plusieurs chantiers de réforme sont amorcés au Maroc à la lumière des enseignements tirés de la gestion de la pandémie CoViD-19. A ce titre, M. Ait Taleb a ajouté que le nouveau modèle de développement prévoit de renforcer les engagements en faveur du développement durable et des réformes sociales. Il a également appelé à axer les efforts en faveur de la flexibilité et des interactions entre les systèmes existants, mais aussi la convergence des politiques publiques en matière de santé, de sécurité sanitaire et de souveraineté sanitaire, en plus du renforcement des liens de solidarité et de coopération qui unissent le Maroc à sa profondeur africaine. La réforme du système national de protection sociale est articulée autour de quatre piliers clé : universaliser l’assurance maladie obligatoire (AMO) pour l’ensemble de la population d’ici fin 2022, mettre en place le dispositif d’aide familiale universelle en faveur des enfants en âge d’être scolarisés, élargir l’assiette des acteurs des systèmes de retraite à l’horizon 2025 et généraliser l’allocation perte d’emploi (IPE) à l’horizon 2024-2025.
Quant à la réforme globale du système national de santé, elle s’appuie sur de nouveaux mécanismes de gouvernance et d’organisation, la valorisation des ressources humaines, l’élévation du niveau de l’offre de santé et la digitalisation du système de santé.
Le ministre a également souligné que, pour anticiper les futures menaces sanitaires, une mobilisation conjointe pour l’Afrique de demain est indispensable, en plus d’un leadership inclusif qui sache utiliser de manière efficace les compétences, l’expérience et les opportunités disponibles.
Il a ajouté que le Fonds continental indépendant de sécurité sanitaire est une opportunité historique de développer un Pacte africain pour la résilience des systèmes de santé, sous la direction globale d’un réseau africain de haut niveau pour la gestion intégrée des risques sanitaires multisectoriels.
Ait Taleb a conclu que la santé représente le bien ultime qui génère de la richesse et favorise le développement.